L’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption a lancé mardi à Rabat sa stratégie quinquennale 2025-2030, à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre la corruption.
Cette stratégie entend dynamiser la coopération entre les acteurs du système national de gouvernance et approfondir la coordination institutionnelle. Elle s’articule autour de six axes majeurs.
Le premier axe concerne le pilotage normatif et prospectif pour orienter la politique publique en matière d’intégrité et de moralisation de la vie publique. Le deuxième axe vise le renforcement des capacités des acteurs publics, du secteur privé et de la société civile dans la prévention et la détection précoce des risques de corruption.
Le troisième axe porte sur la promotion de la culture de la probité, à travers l’éducation, l’encadrement moral de la vie publique et l’engagement sociétal et médiatique. Le quatrième axe renforce l’engagement international et consolide les partenariats nationaux en vue d’une complémentarité institutionnelle plus affirmée.
Le cinquième axe met l’accent sur la transformation digitale, l’innovation et l’intelligence institutionnelle au service de la transparence et de l’efficacité. Le sixième axe vise à consolider les capacités de l’Instance et son positionnement stratégique au sein du système national de probité.
Présentant cette feuille de route, le président de l’Instance, Mohamed Benalilou, a expliqué qu’elle marque un repositionnement destiné à renforcer l’influence, le pilotage, l’analyse, la mobilisation et la lutte contre la corruption, en cohérence avec les engagements internationaux du Maroc et les pratiques des institutions similaires à travers le monde.
Il a souligné que la corruption adopte aujourd’hui des formes techniques et financières de plus en plus élaborées, ce qui rend les approches traditionnelles insuffisantes. La stratégie tient compte de ce caractère multidimensionnel et propose une reconfiguration du fonctionnement de l’Instance et de ses relations avec les autres institutions.
L’objectif est de bâtir un système intégré pour promouvoir la probité, coordonner les efforts et instaurer un processus institutionnel doté de mécanismes clairs, de projets structurants, de calendriers précis, d’indicateurs mesurables et d’évaluations régulières.
Selon M. Benalilou, plusieurs défis persistent au sein du système national, notamment la divergence des approches entre acteurs publics et privés, la faible culture d’évaluation et la dispersion des efforts.
La rencontre a réuni des représentants de départements gouvernementaux, d’institutions constitutionnelles, du secteur privé, de la société civile et du corps diplomatique accrédité à Rabat.
